Gluglu
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@MeliMelo
Je suis dans la situation où nous avons un enfant, et la question du deuxième se pose chaque jour dans ma tête, chaque heure chaque minute, mais du côté du papa, ce n'est pas un sujet brûlant. Pourtant lui comme moi venons d'une grande fratrie.
Et lui, a de superbes relations avec sa fratrie.
Seulement voilà, les réponses à mes questions changent en permanence. Je me demande si je ne me pose pas ces questions du deuxième parce que c'est ainsi que la famille traditionnelle est représentée : minimum deux enfants.
Ou parce que, comme cela a été évoqué, la culpabilité de ne pas offrir le lien fraternel à son premier. La peur qu'un jour il ait à gérer des choses lourdes seul.
Peut-être l'envie que, même si actuellement, venant d'une fratrie, le lien fraternel pour moi n'est pas un moteur et ne me nourrit pas/plus, il a quand même été à différents moments de ma vie et particulièrement dans l'enfance, une sacrée expérience d'amour, de partage, de lien inexplicable, de rêves et de projections sur l'avenir.
Un peu de tristesse donc, de ne pas offrir cela à mon enfant, de ne pas lui permettre de vivre cela, alors même que oui, bien sûr qu'on ne peut reproduire et transposer tant qu'on n'a pas vécu la chose (et que ça serait sûrement un désastre, un drame, de venir bouleverser notre équilibre si précieux, notre épanouissement, en accueillant par exemple un enfant au handicap lourd, aux problématiques particulières, bref...)
Ma fille a des cousins / cousines avec qui elle a de belles relations. De type "fraternelles". Et elle a un attachement sain aux enfants que j'accueille, elle les aime tous sans faire de différence et s'en occupe à son échelle. Elle aimerait être assistante maternelle plus tard. Et être maman. D'un enfant.
Je me demande si je me pose toutes ces questions par peur du regard des autres ("la pauvre, sa fille n'a pas de frère et sœur"), par peur d'être comme destituée de mon rôle premier de femme (enfanter, créer une famille, materner plusieurs enfants et les élever, parce que mon corps est là, chaque mois prêt à être fécondé.)
La peur qu'on juge ma fille parce qu'elle est enfant unique (ma grand mère m'a dit au téléphone "non mais ta fille n'est pas vraiment ce qu'on appelle "enfant unique" puisqu'elle doit partager sa maman, n'est-ce pas ?" ça m'a sacrément fait réfléchir, qu'est-ce qu'un vrai enfant unique finalement ? Et pourquoi essaie t on de me "rassurer" à ce sujet, comme si, si je n'avais pas choisi ce métier, j'aurais pu avoir un jugement plus sévère sur mon choix familial).
Et plus ma fille grandit et plus je crains la grande différence d'âge avec son potentiel petit frere/soeur, et en même temps je vois de belles relations fraternelles malgré de grande différences d'âge entre les enfants. C'est très ambivalent.
Et puis en même temps j'apprécie le point de vue de @coccynelle qui expose clairement qu'elle est heureuse d'accueillir un nouvel enfant pour éviter à sa première de vivre ce qu'elle vit elle en tant qu'enfant unique (entre autres raisons j'imagine) . C'est assumé c'est inspirant aussi.
Mais j'aime aussi le récit de @No49 qui dit clairement qu'il n'y en a qu'un et c'est très bien comme ça.
Et puis plus le premier enfant grandit, plus on commence à faire des choses de grands oui c'est vrai, aller au théâtre, au cinéma, se coucher plus tard, les discussions jamais interrompues, un rythme plus cool qui n'est plus rythmé par les siestes, etc, et se dire qu'au milieu de tout cela on remettrait "le couvert" avec un bébé qui demandera un rythme plus précis, une pause dans les sorties nocturnes, un petit être dépendant tandis qu'on commençait à profiter de la prise d'indépendance du plus grand. Un rythme qui apporterait fatigue et donc petits ennuis (qui ne sont rien quand on en est sorti mais quand on est au cœur de la tempête, qui peuvent drôlement fragiliser le couple, le relationnel).
Peut-être que le plus grand continuerait de faire des sorties mais avec qu'un seul de ses parents, pendant que l'autre s'occupe de bébé qui demande une attention toute particulière et bien loin des intérêts du plus grand. Cela m'évoque beaucoup de solitude parentale pour le coup, de se diviser.
Ou alors, à la différence de qu'on a fait avec le premier, se mettre pour le deuxième à davantage le confier le week-end et/ou le soir, pour continuer de vivre des choses de grands avec le premier,... Mais cela m'évoque encore une division.
Ma fille n'est pas particulièrement à réclamer un petit frère, une petite sœur. Cela lui arrive depuis quelques mois mais parce qu'elle a entendu telle maman être enceinte, ou tel enfant que j'accueille qui va être grand frere/grande sœur. Elle en a envie comme elle a envie d'aller s'amuser dans le jardin, ça va ça vient, c'est léger, il n'y a pas d'obsession.
C'est moi qui m'en fait toute une montagne. J'ai peur de passer à côté du plus important, mais de ne le constater que dans de nombreuses années. J'ai peur qu'elle me le reproche un jour, et que je ne puisse invoquer des raisons de santé ou d'infertilité ou d'argent... Non, ça ne s'est juste pas présenté, et j'en suis navrée.
Il est clair que, oui, en parlant de drame, je me suis déjà douloureusement projetée dans ce type d'histoire, et s'il arrivait quelque chose à ma fille je mettrais fin à mes jours immédiatement, la vie n'aurait plus aucun intérêt et je mourrais de chagrin. S'il y a d'autres enfants en jeu bien évidemment qu'on "se projette" à se relever et à porter tout son petit monde malgré le drame évident.
Merci pour vos récits de vie ils sont tous très émouvants et inspirants. Me voilà toujours aussi perdue dans mes questionnements mais j'en conclus qu'il y a mille chemins possibles et tous résonnent avec des valeurs propres à chacune et chacun.
Ce qui est fou c'est que la période "bébé" ne m'enchante pas à revivre. Je sais que si deuxième il y a, j'aurai hâte qu'on en sorte, qu'on atteigne la magnifique phase des 4/5 ans, des discussions passionnantes, des leçons de vie, des expressions rigolotes et d'être témoin de la personnalité de son enfant qui se dessine petit à petit, de sa prise d'indépendance.
Pourtant je m'occupe de 4 "bébés" au quotidien et j'y prends beaucoup de plaisir, encore une preuve s'il en fallait une qu'il y a bien la professionnelle et la femme, en moi, de manière très distincte. La professionnelle aime ces bébés à choyer du matin au soir, dans un cadre professionnel établi, avec des horaires et des règles.
La femme en moi, la Maman, ne sait pas si elle a envie de se replonger dans cette sorte d'abnégation des débuts, ces nuits sans sommeil et ces journées à répondre aux besoins (et à la fois, mon potentiel deuxième serait peut-être un bébé très cool ? Ou je m'autoriserais à être une maman moins parfaite, plus ferme sur le respect de mes propres besoins ?)
Je suis dans la situation où nous avons un enfant, et la question du deuxième se pose chaque jour dans ma tête, chaque heure chaque minute, mais du côté du papa, ce n'est pas un sujet brûlant. Pourtant lui comme moi venons d'une grande fratrie.
Et lui, a de superbes relations avec sa fratrie.
Seulement voilà, les réponses à mes questions changent en permanence. Je me demande si je ne me pose pas ces questions du deuxième parce que c'est ainsi que la famille traditionnelle est représentée : minimum deux enfants.
Ou parce que, comme cela a été évoqué, la culpabilité de ne pas offrir le lien fraternel à son premier. La peur qu'un jour il ait à gérer des choses lourdes seul.
Peut-être l'envie que, même si actuellement, venant d'une fratrie, le lien fraternel pour moi n'est pas un moteur et ne me nourrit pas/plus, il a quand même été à différents moments de ma vie et particulièrement dans l'enfance, une sacrée expérience d'amour, de partage, de lien inexplicable, de rêves et de projections sur l'avenir.
Un peu de tristesse donc, de ne pas offrir cela à mon enfant, de ne pas lui permettre de vivre cela, alors même que oui, bien sûr qu'on ne peut reproduire et transposer tant qu'on n'a pas vécu la chose (et que ça serait sûrement un désastre, un drame, de venir bouleverser notre équilibre si précieux, notre épanouissement, en accueillant par exemple un enfant au handicap lourd, aux problématiques particulières, bref...)
Ma fille a des cousins / cousines avec qui elle a de belles relations. De type "fraternelles". Et elle a un attachement sain aux enfants que j'accueille, elle les aime tous sans faire de différence et s'en occupe à son échelle. Elle aimerait être assistante maternelle plus tard. Et être maman. D'un enfant.
Je me demande si je me pose toutes ces questions par peur du regard des autres ("la pauvre, sa fille n'a pas de frère et sœur"), par peur d'être comme destituée de mon rôle premier de femme (enfanter, créer une famille, materner plusieurs enfants et les élever, parce que mon corps est là, chaque mois prêt à être fécondé.)
La peur qu'on juge ma fille parce qu'elle est enfant unique (ma grand mère m'a dit au téléphone "non mais ta fille n'est pas vraiment ce qu'on appelle "enfant unique" puisqu'elle doit partager sa maman, n'est-ce pas ?" ça m'a sacrément fait réfléchir, qu'est-ce qu'un vrai enfant unique finalement ? Et pourquoi essaie t on de me "rassurer" à ce sujet, comme si, si je n'avais pas choisi ce métier, j'aurais pu avoir un jugement plus sévère sur mon choix familial).
Et plus ma fille grandit et plus je crains la grande différence d'âge avec son potentiel petit frere/soeur, et en même temps je vois de belles relations fraternelles malgré de grande différences d'âge entre les enfants. C'est très ambivalent.
Et puis en même temps j'apprécie le point de vue de @coccynelle qui expose clairement qu'elle est heureuse d'accueillir un nouvel enfant pour éviter à sa première de vivre ce qu'elle vit elle en tant qu'enfant unique (entre autres raisons j'imagine) . C'est assumé c'est inspirant aussi.
Mais j'aime aussi le récit de @No49 qui dit clairement qu'il n'y en a qu'un et c'est très bien comme ça.
Et puis plus le premier enfant grandit, plus on commence à faire des choses de grands oui c'est vrai, aller au théâtre, au cinéma, se coucher plus tard, les discussions jamais interrompues, un rythme plus cool qui n'est plus rythmé par les siestes, etc, et se dire qu'au milieu de tout cela on remettrait "le couvert" avec un bébé qui demandera un rythme plus précis, une pause dans les sorties nocturnes, un petit être dépendant tandis qu'on commençait à profiter de la prise d'indépendance du plus grand. Un rythme qui apporterait fatigue et donc petits ennuis (qui ne sont rien quand on en est sorti mais quand on est au cœur de la tempête, qui peuvent drôlement fragiliser le couple, le relationnel).
Peut-être que le plus grand continuerait de faire des sorties mais avec qu'un seul de ses parents, pendant que l'autre s'occupe de bébé qui demande une attention toute particulière et bien loin des intérêts du plus grand. Cela m'évoque beaucoup de solitude parentale pour le coup, de se diviser.
Ou alors, à la différence de qu'on a fait avec le premier, se mettre pour le deuxième à davantage le confier le week-end et/ou le soir, pour continuer de vivre des choses de grands avec le premier,... Mais cela m'évoque encore une division.
Ma fille n'est pas particulièrement à réclamer un petit frère, une petite sœur. Cela lui arrive depuis quelques mois mais parce qu'elle a entendu telle maman être enceinte, ou tel enfant que j'accueille qui va être grand frere/grande sœur. Elle en a envie comme elle a envie d'aller s'amuser dans le jardin, ça va ça vient, c'est léger, il n'y a pas d'obsession.
C'est moi qui m'en fait toute une montagne. J'ai peur de passer à côté du plus important, mais de ne le constater que dans de nombreuses années. J'ai peur qu'elle me le reproche un jour, et que je ne puisse invoquer des raisons de santé ou d'infertilité ou d'argent... Non, ça ne s'est juste pas présenté, et j'en suis navrée.
Il est clair que, oui, en parlant de drame, je me suis déjà douloureusement projetée dans ce type d'histoire, et s'il arrivait quelque chose à ma fille je mettrais fin à mes jours immédiatement, la vie n'aurait plus aucun intérêt et je mourrais de chagrin. S'il y a d'autres enfants en jeu bien évidemment qu'on "se projette" à se relever et à porter tout son petit monde malgré le drame évident.
Merci pour vos récits de vie ils sont tous très émouvants et inspirants. Me voilà toujours aussi perdue dans mes questionnements mais j'en conclus qu'il y a mille chemins possibles et tous résonnent avec des valeurs propres à chacune et chacun.
Ce qui est fou c'est que la période "bébé" ne m'enchante pas à revivre. Je sais que si deuxième il y a, j'aurai hâte qu'on en sorte, qu'on atteigne la magnifique phase des 4/5 ans, des discussions passionnantes, des leçons de vie, des expressions rigolotes et d'être témoin de la personnalité de son enfant qui se dessine petit à petit, de sa prise d'indépendance.
Pourtant je m'occupe de 4 "bébés" au quotidien et j'y prends beaucoup de plaisir, encore une preuve s'il en fallait une qu'il y a bien la professionnelle et la femme, en moi, de manière très distincte. La professionnelle aime ces bébés à choyer du matin au soir, dans un cadre professionnel établi, avec des horaires et des règles.
La femme en moi, la Maman, ne sait pas si elle a envie de se replonger dans cette sorte d'abnégation des débuts, ces nuits sans sommeil et ces journées à répondre aux besoins (et à la fois, mon potentiel deuxième serait peut-être un bébé très cool ? Ou je m'autoriserais à être une maman moins parfaite, plus ferme sur le respect de mes propres besoins ?)