Violetta : "pourquoi ne pas avoir arrêté avant" ? Et bien, moi aussi je me pose cette question. Peut être, parce que je n'osais pas lâcher les PE en cours de route, peur de ne pas trouver autre chose (la vie vient de me prouver le contraire), sentiment de ne plus être dans le coup, d'être dévalorisée, de n'interesser personne avec une expérience de mouchages de nez et de changements de couches , comme diraient certains.
J'ai eu contact avec la pmi pour mon 1er agrément, renouvellement, il y a 1 an et extension, comme je l'ai expliqué je n'ai pas eu de problèmes particuliers, puisque je faisais comme beaucoup, le dos rond et acceptais toutes leurs demandes, même celles non référencées et abusives. Mais le pompon, c'est quand j'ai eu besoin d'elles, lorsque je me suis retrouvée démunie et en grande difficulté face à un enfant difficile et aux demandes, limite dangereuses des parents.
Je n'ai eu aucune aide, aucune oreille attentive, si ce n'est un "voilà toute la difficulté à travailler seule", merci et au revoir. Dîtes nous de quoi vous avez besoin, on vous dira comment vous en passer.
En 6 ans, j'ai malheureusement matière à écrire 10 pages aux CD.
Et l'ennui, oui l'ennui, que j'ai ressenti plus que lorsque je passais mes journées seule, sans travailler. L'ennui intellectuel, sans stimulation de conversations entre adultes, de dossiers importants à traiter.
Des journées mal payées et mal considérées, à subir les hurlements de C, BABI, de M, qui a encore vomit et que ses parents refusent d'aller consulter, de A qui agresse systématiquement ses camarades etc
Des journées qui se résument à lever, coucher, endormir à bras, changer, moucher, donner des biberons, gérer les pleurs, les disputes, l'administratif, le ménage, les repas (attention hors temps d'accueil) les PE irrespectueux, une maison transformée en hall de gare et en crèche, des demandes éducatives (maternage proximal, DME,) non compatibles avec le multi accueil.
Je me demande aujourd'hui, s'il ne fallait pas que je sois un peu maso sur les bords pour m'infliger tout ça !
J'y ai pourtant cru au début et suis partie dans cette aventure pleine d'espoir, aujourd'hui ce n'est que désillusion.
Je reviens à mon métier de base, que je n'aurai jamais quitté, si l'entreprise dans laquelle je travaillais n'avait pas fermé ses portes et l'arrivée de mon enfant m'avait fait pensé, un instant, que d'être AM pourrait me permettre de profiter de mon enfant si désiré, mais que nenni. Je n'ai pas été disponible pour lui, comme je le pensais, faisant passer les enfants accueillis bien souvent avant lui et en étant obligée de le mettre à la garderie et cantine.
Un salaire en dent de scie, quand il est versé, une précarité liée à l'incertitude de trouver des contrats, des parents qui vous négocient des bouts de chandelles et des amplitudes horaires à rallonge.
Le mois prochain, j'aurai la certitude d'avoir mon salaire (décent) à la fin du mois, je ne travaillerai QUE 35 h, 5 jours par semaine de 9h à 17h, primes, tickets restaurants et mutuelle à la clé.
Je pourrai emmener mon fils à l'école tous les matins avant de partir, il n'aura qu'un peu de garderie le soir.
Si je dois me former ce sera sur mon temps de travail.
Je rentrerai chez moi, dans ma maison aménagée comme je le souhaite, si l'aspirateur n'est pas passé, personne ne me jugera, je pourrai le faire plus tard etc...
Angele, je n'aurai pas à prendre la voiture (même si conduire, ne me pose pas de soucis), le cabinet est à 5 kms de chez moi et j'irai en VE rechargé avec nos panneaux, aucun frais de déplacements.