Au dernier forum des AM du mois de novembre on nous présentait les chiffres en Gironde.
Le nombre d'Agréé a drastiquement baissé d'année en année, près d'un tiers des Agréés sont inactif (n'accueuillent pas, se garde l'agrément sous le coude au cas ou), et la majorité des AMs ont plus de 50 ans.
Donc la décision aurait été prise d'augmenter très significativement la prime à l'installation, pour encourager les nouveaux profils.
Nous avons tous répondu: "merveilleux! et quand ces nouveaux profils auront empoché la "belle prime à l'installation" que ferez vous pour les encourager eux ET NOUS (qui n'avons AUCUNE PRIME) à rester actif???", on attends encore la réponse!
En septembre 2022 pour la première fois de ma carrière j'avais 3 enfants sur 3 qui partaient en même temps.
Pour la première fois en plus d e20 ans, si je ne reprenais pas de nouveau contrat j'avais l'opportunité de rester "tranquillement" au chômage et d'en profiter pour bifurquer.
Les Anim' du RPE m'ont dit qu'elles esperaient bien que je ne décide pas ça.
Je comprends: quand je vois le nombre de collègues qui ont arreté depuis le premier deconfinement...
Ici depuis le début où j'y vis je n'ai jamais vu autant de demande de PE qui cherchent alors qu'avant je pouvais rester jusqu'à 8-9 mois sans aucun appel.
A présent j'ai des demandes même si j'ai noté que je n'avais pas d eplace pourtant et ça fait 3 ans que ça dure.
Ce que je note aussi qui a changé depuis le COVID c'est le nombre d'arret maladie chez les AMs.
A croire qu'avant aucune ne tombait jamais malade... à moins qu'aujourd'hui nous commencions enfin à comprendre que notre santé est largement aussi précieuse que notre capacité de travail.
Fini l'AM corvéable à merci, qui sous pretexte d'être "comme un membre de la Famille, on l'adorre" qu'elle accepte de garder le soir, le week end comme j'ai déjà pu l'entendre.
Je note aussi nombre de jeunes agréées qui sont au bout d'un an, 2 au plus, "sous l'eau" et quand on creuse un peu on réalise qu'on les a encouragé à demander un Agrément pour 4 dès le depart alors qu'elles n'ont aucune experience et vont donc multiplier par autant de Familles les difficultés. Le sentiment d'être jeter dans la fosse aux lions sans bouclier. Et oui, la réponse à "rendre le metier attractif" n'est pas d'être mieux payée mais de pouvoir avoir une charge de travail plus importante pour empocher un meilleur salaire: ou comment faire le tri par l'abattage, celles qui tiennent le coup tant mieux et les autres finissent en burn out le temps d ele dire en ayant en prime le sentiment de n'avoir pas été assez forte alors que...
Les CD et PMI ont la pression politique de pouvoir annoncer un nombre d eplace suffisant en mode de garde pour les electeurs jeunes parents, les AMs reclament un meilleur salaire au vu de la toujours plus grande professionalisation exigée mais au lieu de répondre par un meilleur taux horaire, on répond par un plus grand liberalisme d'en faire plus... pressons donc bien le citron et quand il n'aura plus de jus on pleurnichera que c'est triste plus personne ne veut s'occuper des bébés. Mais c'est vrai dans tous les metiers de "l'humain" et bon nombre encore.
Ainsi si on peut affirmer la desertion de notre metier la réalité c'est que la crise sanitaire à rebattus les cartes dans presque tous les secteurs d'activités. On n'a jamais vu autant de salariés partir et même quelques fois demissionner sans avoir rien d'autre d eprévu. Ce n'est donc pas uniquement pour les AMs, loin de là.
Et oui je rêve d'un monde où les syndicats sauront mieux negocier nos minimas et en attendant je donne de mon energie aussi souvent que possible pour encourager mes collègues à au moins respecter les lois qui les protègent car plus nombreuse nous sommes à le faire et moins les PE auront l'opportunité et même l'idée de réclamer une "souplesse" quand elle n'a pas lieu d'être.