Bonjour Margot, je découvre votre sujet.
Déjà je trouve cela bien que votre médecin vous ait mit un arrêt d'urgence, vous allez pouvoir décompresser un peu et essayer de prendre du recul.
J'ai l'impression que vous êtes une personne très empathique et que vous avez du mal à dire non. Et que ça vous bouffe. Je suis pareille, et je me soigne. Je souhaitais vous dire que dans tous les cas vous êtes une bonne assistante maternelle, au vu de tout ce que vous avez fait pour ce petit.
Je me sens proche de votre situation, je me revois il y a encore quelques mois après un an d'activité. J'étais au bord du burn out après un an avec un bébé angoissé. Je n'avais pas de pause de la journée. Humainement c'est intenable, on finit en fin de journée sur les rotules en plus d'avoir accumulé le stress de toute la journée. Il y a aussi la culpabilisation effectivement de ne pas être assez présente pour l'autre. J'ai eu et j'ai ressenti tout ce que vous vivez. Sauf que moi je n'avais que deux bébés (+ mon enfant plus grand). Donc j'imagine votre fatigue encore plus grande avec 3 accueillis (+ vos deux enfants). Personne ne tiendrait à votre place, et cela ne définit en rien votre professionnalisme...
J'avais aussi la pression plus ou moins directe des parents du bébé angoissé. En fait c'était toute une famille angoissée avec qui je travaillais... ils me refilaient leur stress et leurs angoisses (ce n'était pas intentionnel de leur part bien sûr)..
Résultat des courses après un an d'activité (ma 1e année), j'étais comme vous, au bord du rouleau. Pour ma part j'ai décidé de démissionner. Avec l'autre bébé ça se passait très bien, donc je n'ai pas remis en cause mes compétences pour le métier.
J'ai eu ensuite un grand qui a remplacé mon bébé problématique. Et là, miracle de la vie, il était à l'opposé de l'autre enfant : très sécure affectivement, s'endormait tout de suite, très coopératif, super avec mon autre accueillie qui avait grandi entre temps, une super complicité entre eux deux. J'ai enfin prit plaisir à exercer le métier et je m'éclate avec eux, à les observer, à trouver des petites activités qui pourraient leur faire plaisir, à les accompagner etc. On rigole toute la journée ! Et avoir une "pause" (toute proportion gardée car on doit surveiller leur sieste tout de même) d'au moins deux heures dans la journée, et bien ça change complètement la donne il faut l'avouer. Le corps et le cerveau peuvent récupérer, on peut faire un peu de rangement tranquillement pour l'accueil de l'après midi sans être dans le stress etc. Donc voilà, par mon expérience je voulais juste vous dire qu'aucune situation n'est durable, tout est possible et que ce n'est pas parce que vous avez eu un "échec" (qui n'en est pas un, peu auraient réussi à tenir aussi longtemps) ou deux que vous n'êtes pas faites pour le métier.
Je pense que vous avez très bien indentifié le problème (votre bébé difficile) mais que pour le moment, pour une raison ou une autre vous n'osez pas rompre ce contrat. Vous êtes peut-être dans une sorte de deuil de cette future séparation. C'est une étape difficile à passer, car on culpabilise, on se sent en échec (surtout quand on démarre dans le métier), on a peur d'affronter les parents pour leur dire qu'on démissionne mais une fois cette étape passée, vous verrez peu à peu vous retrouverez plaisir à travailler. Il n'y a pas d'échec, il n'y a que des leçons à apprendre.
Si vous êtes amenée à travailler avec d'autres enfants, peut-être prenez en que deux, aménager vos contrats pour vous laisser du temps libre, prenez des plus grands. Regardez si vous ne pouvez pas bénéficier de la prime d'activité avec deux contrats, dès fois avec cette aide, ça revient au même que de prendre 3 contrats.
Bon courage à vous chère collège, vous allez vous en sortir, quoi qu'il arrive.