Kikine, je me retrouve un peu dans ta remarque:
oui ce n’est pas le jouet en lui-même, oui ça a un coup, je suis tout à fait d’accord avec toi mais, personnellement je le fais aussi parce que, je gère parallèlement et la frustration et l’apprentissage, de la patience et celui du partage, sur d’autres terrains d’observation avant de l’élargir dans les jeux libres.
Il m’est très difficile de TOUJOURS leurs dire « non » parce que c’est le premier mot que certains prennent à dire à tue-tête.
1) Pour la frustration, il est interdit chez moi de monter sur le canapé car, »tu peux te faire très mal si tu tombes »(je ne m’assois jamais sur le canapé en leur présence). Et il y en a toujours un qui me répond : « j’ai le doi»( droit). Je lui réponds, ici, c’est moi qui commande et chez toi, c’est papa et maman qui commandent, donc chez moi, tu n’as pas le droit. Il va se mettre en colère et c’est toujours non…il est frustré
Un autre exemple, avant d’aller en promenade, je répète les consignes: tu marches sur le trottoir et tu me donnes la main, la route , c’est pour les voitures. Si tu n’obéis pas on rentre la maison et c’est dommage, tu ne pourras pas courir et sauter comme tu veux.
Et puis il y a parfois des jours où il va décider de ne obéit et là évidemment on rentre et il est frustré…
Etc, etc.
2) pour l’apprentissage du partage, j’ai mis en place un mini projet où les enfants ont le droit tous les vendredis (seulement les vendredis) d’apporter un de leurs jouets préférés (pas de jouet musical ni jouet avec petits morceaux) pour apprendre à le partager avec les copains. Et là, s’il n’a pas envie de prêter au copain, je n’ai pas le droit de l’obliger, il gère la situation et apprend de lui-même à céder quand le copain en face accepte facilement et ainsi de suite. Le conflit est plus facile à gérer
Il savent après dire: c’est à moi, c’est pas pour toi, c’est pas pour tout le monde…
3) Et pour terminer, je fais un atelier cuisine une fois par mois pour leur apprendre la frustration et la patience (j’ai piqué l’idée de Jean Epstein ( la tarte aux pommes)
a) On prépare la pâte et les enfants veulent déjà la manger mais ce n’est pas prêt, il faut attendre
b) On coupe les pommes, il faut attendre
c) on les étale sur la pâte, il faut attendre
d) on met au four, il faut attendre et c’est le moment où je remarque leur grande patience (ils prennent leurs petites chaises et se mettent tous devant le four à attendre la cuisson
e) enfin la tarte est cuite mais elle est chaude, elle va se refroidir pendant la sieste pour être joyeusement dégustée pendant le goûter et tout le monde est content
Les enfants ont énormément de capacités… si nous-mêmes adultes sommes patients.
On essaie de l’être avec eux mais ce n’est pas toujours facile et chacun et chacune fait avec les moyens de bord.
Juste pour dire que nous ne procédons pas de la même manière mais, nous visons entant que professionnelles les mêmes résultats.