Bien sur le côté financier est une vraie question car comment prendre soin de sa psychée si elle est envahie par la peur de ne pas assumer ses créances? Alors il est bon de savoir que:
- tes indemnités journalières de la sécu (50% de ton brut) vont être calculées sur l'ensemble de tes revenus moyens (contrats même si terminés avant ton arrêt compris ainsi que ARE si tu en as eut) des 12 derniers mois, après 3 jours de carence (à 0)
- l'IRCEM à qui tu envoie ton RIB va automatiquement compléter les IJ de la sécu après 7 jours de carence
Ce qui veut dire que pour un arrêt qui va durer plus d'une semaine, au delà de cette semaine là la perte financière n'est pas forcément si importante, voir pas du tout.
Bon à savoir aussi:
- l'IRCEM peut t'octroyer des aides, financières mais aussi la prise en charge d'un certain nombre de séance avec un psy
- si tu as pris un emprunt pour ton domicile (et peut être pour d'autres types d'achats?), ton assurance sur ton prêt pourra prendre le relais durant ton arrêt maladie, renseignes toi.
Enfin et surtout: une depression sévère, un burn out ne passent pas tout seul sans rien y faire, il faut à minima une prise en charge psychologique, souvent un arrêt maladie.
Ton médecin ne peut pas t'obliger à t'arrêter et si quand il t'annonce son diagnostique ta réponse est "je ne peux pas m'arrêter parce que financièrement blablabla" alors ... Retourne le voir et dis lui que tu es prête à entendre ses recommandations qui ne sont probablement pas "et aurevoir madame" ou alors il faut changer de médecin et lui conseiller à lui de consulter aussi.
Autre point, non négligeable, si à un moment il se passe le moindre incident sur l'un de tes accueillis et qu'on découvre que tu savais que tu n'étais pas en état d'accueillir tout en garantissant leur sécurité (parce que psychiquement être envahie par de telles difficultés empêchent certainement d'être 100% "connecté" aux enfants), tu risques d'être sur le banc des accusés et perdre encore plus.
On connaît une enseignante qui ces jours ci vit des moments difficiles parce qu'elle a dérapé, pourtant je suis bien persuadée qu'elle n'aurait jamais pensé déraper mais à force de tirer sur la corde...
Sans aller jusqu'au dérapage, un defaut de surveillance peut avoir des conséquences importantes par exemple.
Alors voilà beaucoup de très bonnes raisons pour prendre soin de toi, parce que tu mérite de prendre soin de toi, parce que tu ne peux pas prendre soin des autres sans prendre soin de toi d'abord.
Il n'y a pas de honte à avoir ce besoin.
Il n'y a pas de honte non plus à avoir un peu de mal par soi même à franchir le cap d'accepter de prendre soin de soi, pour 1000 raisons financières, sociétale, éducatives... voilà pourquoi je me permet de t'y encourager.
On sait aujourd'hui qu'un des premiers symptômes c'est justement de culpabiliser, de croire que notre arrêt mettra les autres en difficulté alors que les autres s'en remettront, plus vite que nous même sans doute.
Mais si tu viens ici commencer à exprimer tes maux c'est que tu sais que nous avons raison, que tu as juste besoin que d'autres te confirment que tu as le droit de prendre soin de toi, si ce n'est le devoir de le faire (qui le fera pour toi sinon?).