A titre d'information pour un salarié lambda (ce que nous ne sommes pas tout à fait), un arrêt maladie durant la période d’essai repousse d'autant la période d’essai (logique) et l'employeur doit attendre le retour à son poste du salarié pour mettre fin à sa période d’essai dans le respect du délais de prévenance (s'il y en a un) et parce qu'il est en période d’essai il n'a pas besoin de motiver sa décision (comme nous avec "le retrait d'enfant").
J'en conclue qu'un PE qui veut licencier son AM qui est en arrêt maladie, sauf s'il est certain que cette dernière est d'accord et n'irait pas au tribunal, il a tout intérêt à ne pas jouer ce d'autant plus que désormais pour tout salarié (y compris les AMs!) l'arrêt maladie ouvre droit à CPs dans la limite de 2 jours ouvrables/mois de contrat (au lieu de 2.5jrs), donc licencier l'AM durant son arrêt maladie la lèse elle assurément, ce qui pourrait démontrer au tribunal la raison de ce licenciement anticipé: léser l'AM, la priver de ce droit là en plus d'avoir perdu son emploi durant son arrêt maladie ce qui pourrait être qualifié de discriminatoire.
Un Employeur, y compris un PE, pourrait penser que c'est un peu injuste de devoir des CPs à un salarié qui n'a même pas dans les faits travaillé pour obtenir ce droit mais j'ai envie de dire qu'ici ne serait ce pas justement rétablir la justice que de ne pas permettre aussi simplement de se débarrasser de l'AM dès qu'elle tombe malade?!
Quoi qu'il arrive la loi c'est la loi et ces PE disposent eux aussi de cette même "faveur" s'ils tombent malades.
Notons que dans notre metier en particulier même l'AM remplaçante n'a pas tant intérêt que ça à souhaiter que ce PE fasse avec elle un CDI en s'étant d'abord assuré de s'être débarrassé de la première car s'il respecte la procédure il emploie la remplaçante en CDD de remplacement et dans ce cas il ne peut ni négocier un salaire inférieur à celui de la remplacée, ni rompre le CDD avant la fin de la date donnée (alors que l'AM elle peut le faire si c'est au profit d'un CDI), ni économiser la prime de précarité clairement supérieure à l'indemnité de rupture conventionnelle au bout de 9 mois d'ancienneté. Alors que ce PE avec un CDI peut rompre ce contrat sans motif à apporter, contrairement au salarié lambda. Nos CDI sont bien loin de nous garantir la pérennité de nos contrats!
Me concernant en tant qu'AM si je démarre juste un contrat quand je tombe malade, que j'ai tout lieu de penser que mon arrêt maladie va durer un temps certain ET que l'accueilli n'aura pas vraiment eut le temps de s'adapter à moi alors oui je pourrais me laisser licencier en pensant qu'à terme ça sera mieux pour cet enfant (ne pas obliger financièrement ses Parents à devoir me re-confier leur enfant durant un préavis alors qu'il ne me connaît pas vraiment) mais d'un point de vue légale (et non pédagogique) je n'aurais pas raison de me laisser faire pour les raisons édictées plus haut.
Oui nous dépendons non pas du Code du Travail et notre base de réflexion dit que "c'est l’intérêt de l'enfant qui doit rester supérieur", pour autant la nouvelle CCN précise que si "le simple retrait d'enfant" est libre il n'empêche qu'il ne doit pas cacher un motif illicite et lourder un salarié sous prétexte qu'il est malade EST illicite... encore faut il aller au tribunal pour savoir si le juge en pense autant... fort à parier que oui si le retrait d'enfant s'est produit pendant l’arrêt maladie et non au retour de l'AM.
Et comme on ne voit pas bien en quoi lourder l'AM pendant l'arrêt maladie sans attendre son retour à son poste pourrait protéger l’intérêt supérieur de l'enfant voilà bien un argument largement en faveur du respect des droits d'être malade, non?!
Vaste débat...