N'importe quoi

Le soucis est qu'en partant du principe que "bof pas sur que" on ne signale pas et ne donne pas l'opportunité à la PMI de faire son travail.
De plus c'est notre obligation de le faire, ce qu'on oublie souvent.
La difficulté est que le secret professionnel empêche la PMI de rendre compte ensuite à la personne qui a porté l'alerte, laissant penser que rien n'est fait même si ce n'est pas le cas, que des mesures éducatives ont bien été prises mais les Parents en question ne le crient pas sur tous les toits.

Ma belle sœur est AF, elle peut aussi accueillir des enfants en journées dans ce type de situation car on ne retire pas toujours un enfant de sa famille, il est même fréquent que ça ne soit pas la première nécessité, qu'un accompagnement soit véritablement efficace et si ce n'est pas le cas l'AF pourra elle aussi être un témoin professionnel qui aidera la prise de décision du JAF.

Oui il y a des affaires ou ça n'a pas fonctionné mais on ne nous parle que des scandales, jamais de toutes les autres affaires qui se terminent bien.
Ne nous cachons pas de nos obligations, car même s'il n'y avait que 5% de chance que ça aide l'enfant (et sa famille), le jeu en vaut la chandelle, non?!
Sinon quelle proposition? On se contente de se lamenter pour ce pauvre enfant? On gère la situation quand il est chez nous et un jour il part à l'école et on ne peut plus combler les manques parentaux, l'école mettra alors un certains temps à se rendre compte du problème avant d'alerter ce qui sera d'autant moins vite pris au sérieux qu'il n'y aura jamais eut d'alerte avant ça?!

Ici la PMI nous le répète souvent: on ne vous demande pas d'être certaines qu'il y a un problème car ce n'est pas votre métier et vous n'avez pas le pouvoir d’enquêter, on vous demande de faire remonter l'information quand une situation vous interpelle (car souvent vous avez raison!), souvent ce qui doit nous amener à alerter c'est qu'il y a au moins 2 voir 3 choses qui nous semblent anormales. Ensuite la PMI enquête et voit ce qu'il faut faire. Dans un cas où l'inquiétude est grande et en urgence, s'il te semble que ton alerte n'est pas prise au sérieux il y a aussi le 119. Ils sont TRÈS réactif et c'est anonyme pour ceux qui auraient peur de représailles.
 

je n'ai jamais eu ce genre de consigne de la part de la PMI, j'ai signalé deux fois des familles en difficultés, mais ce n'était pas mes accueillis, il s'agissait de familles du quartier.
Dans le cas de la postante, je ne sais pas si il y a vraiment matière à signalement, dans ma pratique pro, je n'ai jamais eu de cas aussi limite que celui ci.
 
Pour moi oui je ferais un courrier à la PMI expliquant que je suis pour le moins un peu "deconcertée" par la gestion des besoins de cet enfant par sa Famille et que rien ne change malgré mes explications à leur encontre.
S'il suffit que la PMI les contactes pour leur demander instamment de prendre soin de leur enfant, par exemple en changeant la couche de la nuit dès le levé de l'enfant etc etc... Le Parent se sachant pas si en toute impunité qu'il ne le pensait et parce que ça vient de la part d'un organisme d'état avec en face d'eux des personnes plus vu comme des professionnelles que la simple AM, ils rentrent dans le rang et c'est parfait. Ils ne font plus entendre parlé d'eux.

Mais si après ça, l'AM fait remonté d'autres problèmes ou pas d’amélioration ou bien que dans 2 ans quand l'enfant rentre à l'école l'ATSEM ou l'instit' fait aussi remonter des choses qui interpellent alors la PMI pourra dire "hum, on a déjà un dossier sur eux, voyons ce qui se passe".

Concernant une maltraitance il y a plusieurs degrés et plusieurs façon de la dénicher.
Bien sur l'enfant très maigre, très sale, avec des bleus partout c'est assez simple de s'en inquiéter.
Mais il y a aussi les prémices: la "simple" negligence des besoins qu'une discussion, que la pedagogie de l'AM ne suffit pas à résoudre et dans ce cas il est dit que 2 ou 3 elements questionnants alors doivent nous amener à en parler, la PMI evaluera alors la situation.
Tous les Parents maltraitants ne sont pas forcément des parents qui n'aiment pas leur enfants ou lui veut clairement du mal, c'est souvent plus compliqué que ça. Il peut même y avoir un seul enfant d'une fratrie qui est negligé voir maltraité. Et souvent la maltraitence commencera par la negligence... au même titre que les violences conjugales ne commencent que rarement par une rouste d'antologie mais d'abord par quelques claques et des violences psychologiques.

Ce qui est souvent très difficile pour nous c'est ce sentiment de jugement. Qui sommes nous pour juger? Est ce que faire remonter une question c'est alors que nous jugeons? Il y a 1000 et 1 façon d'accompagner correctement l'évolution d'un enfant et il est certain que ce n'est pas parce qu'une famille fait pas comme nous qu'elle est negligente ou maltraitante. Faire le distingo entre c'est 'une façon de voir" ou "c'est une maiprise evidente des besoins de l'enfant donc au moins une negligence". Tout ça est très subjectif, souvent, n'est ce pas?!
D'où l'importance de pouvoir en parler avec sa puer' si on a un doute. Si on a plusieurs doute, un écrit, pour prouver qu'on n'a pas fait l'autruche est la bonne procédure dans l'interet de l'enfant mais aussi dans notre interet pour n'être pas complice par silence.
Est ce qu'un enfant qui a des vetements moches c'est de la negligence? Pas necessairement tant que les vetements n'entravent pas l'evolution de l'enfant, les goûts et les couleurs...
Est ce qu'un enfant à qui on change pas la couche de la nuit c'est de la négligence? Si le Parent continue de ne pas le faire alors que Nounou a expliqué l'importance pour l'enfant, oui c'est au moins le début de la negligence.
Est ce que l'enfant qui n'a pas un bain chaque jour... non pas forcément. Par contre s'il a des irritations voir des croutes du aux douches pas assez regulières oui c'est de la negligence
 
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